Aujourd’hui, j’allais côté Savoie, à Aix les Bains pour le rendez vous régulier que j’essaie de rendre bimensuel, en fonction du reste de ma vie.
Ce fut une matinée agréable sur plusieurs aspects. Déjà je fus très heureux de retrouver les participantes régulières (Anne Maarit, Françoise, Céline) toujours enthousiastes et curieuses, venues continuer à raffiner leur voie propre. Je fus aussi heureux de constater les évolutions, de voir que les postures répétées dans leur quotidien, les formes de corps explorées ont laissé chez les débutants des marques déjà sensibles de coordination, de meilleure circulation sanguine et lymphatique et pour la plus avancée des trois, un raffinement dans le mouvement et certaines postures, des stabilités nouvelles, un souffle différent, signe intéressant d’un Yang Sheng en évolution. Le Neigong effectué sur le sanjiao a travers une gestuelle simple pourrait sembler accessoire, mais le yin se traite bien à travers des exercices profonds. Cet hiver aura permis à chacun, à travers le froid et l’obscurité de travailler cette profondeur et de préparer le printemps et sa croissance d’abord solaire et anabolique.

Durant la pratique, nous abordons le Baguazhang et explorons son pattern de déplacement particulier. Nous explorons en pratique les intérêts de cette façon d’aborder le Neigong, reliée à la notion de courbe et de pivot, très intéressante si nous voyons le sujet depuis l’angle de la médecine chinoise et de ses perspectives saisonnières. En effet, la gestuelle pivotante et l’alternance des gestes, l’emploi de la latéralité du corps dans le mouvement de la marche circulaire stimule, draine et assouplit les canaux référents au foie et à la vésicule biliaire, traite biomécaniquement l’organe et l’entraille reliée, libère et stimule les effets de pompe dans le foyer moyen, centre du corps.
L’emploi du baguazhang se prête donc naturellement à l’intersaison actuelle, opérant un retour au Centre, depuis la phase Eau de l’hiver , pour rejoindre la phase végétale du printemps à venir. Son étude très naturelle du changement, du pivot entre deux états permet d’induire le corps à des évolutions sans violence inutile et une mise au diapason de l’être entier dans son environnement. La biomécanique et les postures qui découlent de ses principes proposent d’explorer des notions très intéressantes de constance dans le mouvement, de légèreté de déplacement liée à une verticalité dynamique, unie, stable et mutable. Le fait de marcher en cercle opère un phénomène de révolution en interne, regule les rythmes et les cycles et opéré une souplesse de progression des liquides et du souffle.
Viens ensuite la pratique avec partenaire : chacun explore ses propres difficultés d’adaptation, de sens, de tension, de résistance. Mais aussi perçoit son évolution au fur et à mesure du temps. On met des ressentis sur les rapports entre verrou mécanique et verrou métabolique, entre verrou physique, et nœud psychique, cognitif, moral. Le Baguazhang permet de réfléchir au vertus d’un espace vital certain et du fait de céder, d ene pas résister mais de ne pas non plus lâcher. En tant que pratiquant, c’est un aspect très important car je ne suis pas vraiment un exemple sur le sujet 😅
Parmi les participants et participantes composant le groupe Savoie/ Isère, j’observe avec sympathie la diversité de nature, de caractère, de comportements et de corps. La pratique des arts internes pose sur tous une évolution différente et des perspectives positives. Faire un bout de chemin avec chacun est une aventure et une joie. Quelles situations nous réserve l’avenir à ce sujet ? Peu importe me dis je, l’important reste la qualité même de l’échange, ici et maintenant.