Certains d’entre vous auront peut être découvert l’histoire de Corine Sombrun, qui a expérimenté la transe chamanique mongole et a inspiré le film – actuellement en salle – Un monde plus grand .
Sa démarche d’ouverture aux neurosciences permet des constats intéressants et une introduction au phénomène de l’EMC (L’Etat Modifié de Conscience), phénomène somme toute banal, présent et vécu par tous, mais très mal définit, ce qui a induit des mouvements de rejet certains comme les plus grandes mystifications et illusions « new age » de notre époque.

J’ai découvert l’existence des EMC sans les nommer, au quotidien , initié par mon père dans l’effort du travail de maçonnerie, quand c’était la pause. Il avait pratiqué le karatedô 空手道 tout jeune, pour se défouler, et il tirait de cette expérience, en dehors du combat qu’il aimait beaucoup, les grands moments de calme après la tempête et la possibilité de « faire le vide ». « Viens, on fait le vide ensemble » il me disait. « Quand ça va pas, qu’il y en a trop dans la tête, il faut faire le vide ». Alors on « faisait le Vide », les yeux fermés, assis tous les deux sur la benne ouverte de son camion, après une journée de travail.
Faire le vide, ça m’avait beaucoup plu, alors j’ai continué: la nuit quand je n’arrivais pas à m’endormir, la journée quand j’étais fatigué ou trop plein d’émotions, de pensées, de peurs. Je faisait le vide, je laissais l’empreinte de l’émotion, de la pensée, de la vibration désaccordée de mon âme ôter sa mue, sa gangue de rigidité. Et puis, avec mes débuts dans la pratique des arts martiaux, j’ai continué ma route, approfondissant mon voyage intérieur vers différents centres, différents espaces, différents temps .

Le concept d’EMC, je l’ai découvert en me documentant sur la respiration ventrale, via les chroniques d’Henry Plée et via les échanges épistolaires que j’ai pu avoir avec lui, et l’entretien que j’ai pu avoir avec lui également. Un homme d’une très grand culture, intéressé et intéressant, un homme d’une si belle compréhension du monde et des hommes.. Via aussi la pratique du yoga, initiée après avoir pratiqué des exercices internes de malléabilité des entrailles et d’utilisation du souffle (prāṇāyāma प्राणायाम ) afin de renforcer ma concentration, mon utilisation de l’abdomen et ma résilience à la douleur qui me furent plus que bénéfiques.
Par la pratique des arts martiaux, j’ai appris à accéder à divers EMC induit par le contexte dans lequel j’étais ou bien que j’instaurai. Elle fut toujours pour moi un outil merveilleux, source d’une grande compréhension, d’une profonde intimité, d’une grande force.
Par l’intermédiaire d’expériences en pleine nature dans les terres du nord où j’ai pu approcher le chamanisme et ses formes ancestrales de transmission, j’ai pu appréhender la relation intime, charnelle et spirituelle, de l’homme avec la nature, entre Hun et Po.
Par la pratique du Qigong 氣功 , du Neidan 內丹 – alchimie interne taoïste -, du Zazen 座禅 , on parcourt aussi une belle tessiture de la conscience humaine. Le témoignage de Corine Sembrun résonne avec mon parcours et me fait apprécier la maigre compréhension que j’ai pu avoir de ce grand héritage humain.
Bon visionnage 🙂